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  • Photo du rédacteurCaptain America

Music is la vie: (Hi)story of Jazz

If you have to ask what jazz is, you'll never know. - Louis Armstrong


Here comes the second post of the series talking about music genres and their own story. Jazz music has always been one of my favourite genre and makes me feel like I need to dance slow by the late late night. When you listen some jazz songs, you probably should close your eyes and imagine you're walking down the streets in New Orleans in the early 20th. But it started many years before...


Introduction: qu'est-ce que le jazz ?


Le jazz est un courant musical majeur du XXe siècle qui a vu le jour dans le Sud des Etats-Unis durant la sombre période de l'esclavage et du marché triangulaire qui débute à partir du XVIIe. C'est un mélange entre le blues, les musiques traditionnelles noires, créoles et issues du folklore européen. Il constitue une véritable innovation dans la musique grâce à la mise en avant de l'improvisation et d'un tas d'autre révolution et contre-révolution au fil de son évolution.


Des champs de cotons à la Nouvelle-Orléans, les origines du jazz: XVIIe - XIXe siècle


Aux Etats-Unis, les inégalités sont très fortes entre les différentes populations présentes sur le territoire. Nous nous trouvons à l'apogée de l'esclavage et du commerce triangulaire duquel provienne les nombreux esclaves africains que les riches producteurs américains vont faire travailler dans les champs de cotons et également de cannes à sucre dans les Caraïbes.

Il existe déjà une grande différence entre le Nord et le Sud des USA liée au fonctionnement économique des régions: au sud se situent des états basés sur l'agriculture et donc l'exploitation plus importante d'esclaves alors qu'au nord, la région s'industrialise plus vite permettant l'abolition de l'esclavage au début du XIXe. Les Etats-Unis étaient, à cette époque, séparés en deux par une ligne imaginaire appelée Ligne Mason-Dixon passant entre les états du Maryland et de Pennsylvanie et qui déterminait au sud les états esclavagistes et au nord les états libres (dans l'histoire américaine, cette ligne est l'une des politiques mises en place lors du Compromis de 1850 qui séparait alors les Etats-Unis en deux parties distinctes: les états libres aux nord et les états esclavagistes au sud).


Les esclaves travaillant dans les champs vont vite inventer une façon de se "motiver" au travail et c'est comme ça que naissent les work songs. Ces dernières accompagnent le rythme de travail des esclaves et se construisent sous forme d'appel-réponse souvent introduite par les femmes et en choeur. Il faut différencier, bien qu'ils sont très ressemblant, les work songs du blues à proprement dit qui est un chant d'expression de la tristesse chanté à la première personne (le mot blues tiendrait son origine du mot français bluette qui est une petite oeuvre dite légère et sentimentale; mais également de la blue note, interdite car trop rugueuse, qui tintera le jazz).

On retrouve également les negro spirituals qui sont les chants des églises noires où les esclaves peuvent se sentir libre dans leur tête à travers la musique et la religion. Ils donneront naissance un peu plus tard au gospel.


Dans les années 1890 vient enfin l'abolition de l'esclavage et, avec ça, les Lois Jim Crow sur la ségrégation raciale. On se trouve après la Guerre de Sécession où les nombreux esclaves affranchis se retrouvent désormais sans travail. Cette ségrégation amène les codes noires qui réduisent les droits des afro-américains dans les lieux publiques (pas le droit au terres, à la possession d'armes...) La seule industrie qui accepte d'engager ces esclaves fraichement affranchis est l'industrie du divertissement.

Au début, dans ce qu'on appelle les Minstrel Shows, on joue "le noir" (origine de la black face) qui est joué alors par un blanc avant l'arrivée des afro-américains. Le noir y est représenté comme quelqu'un d'ignorant mais de toujours joyeux, image qui va devoir les suivre dans leur vraie vie ce qui devient très difficile pour eux. A la Nouvelle-Orléans, on retrouve aussi tout un réseau de bars dans les quartiers "malfamés" dont celui de Storyville où les noires vont progressivement y jouer du piano, des cuivres et tout un tas d'autres instruments qui leur était interdit de jouer.


La Nouvelle-Orléans, la grande ville du sud, va constituer la ville dite de la naissance du jazz grâce à ses nombreux quartiers destinés à l'entertainment dans lesquels on retrouve une sorte entorse à la ségrégation. Dans le quartier de Storyville, les blancs viennent se divertir en écoutant les noirs faire de la musique (ce genre de quartier est en fait basé sur le model des villes portuaires européennes qui se construisent sur la base de l'alcool, les jeux, la prostitution). Cette réputation d'endroit peu fréquentable va vite se propager à la musique et au jazz qui sera pendant longtemps considéré comme une musique sale à connotation sexuelle. La Nouvelle Orléans sera alors le rendez-vous des nombreux soldats américains attendant leur départ pour l'Europe (il existait un livre appelé le Blue Book qui était une sorte de guide du tourisme sexuel de Storyville).


La naissance du ragtime, issue des nombreuses fanfares cajuns, est une musique très rythmée par la présence nouvelle de la guitare et du banjo. On va alors accentuée le temps faible (le deuxième temps) donnant ainsi cet effet de "sautillement" propre au jazz qui serait également inspiré du cakewalk, danse des esclaves noires imitant leur maître qui partait au bal le dimanche. Fin des années 10, c'est la naissance officielle du jazz (l'anecdote se porte ici sur l'appellation même du jazz qui a été fortement rejetée par les musiciens noires au début de son utilisation car elle traduisait l'opportuniste commerciale des blancs par rapport à cette musique).


"Let them swing", le boum du jazz: 1920 - 1930


Au début des années 20 et l'industrialisation de plus en plus forte, les états du nord voient le nombre d'usines augmenter et, avec ce phénomène, un besoin de main d'oeuvre plus important. Dès lors, les afro-américains demandeurs d'un travail va s'exiler vers le nord et plus précisément les villes de Détroit, Chicago et New-York. Cet exode est un choc pour ces populations du sud plus rurales qui arrivent dans des grandes villes urbaines et l'apparition des premiers ghettos (fondation d'Harlem). Le jazz va s'inscrire dans un brassage culturel des rues de Chicago puis de New-York et de Detroit donnant, bien plus tard, naissance à d'autres styles musicaux comme le hip-hop.


On arrive à la professionnalisation du jazz avec notamment beaucoup de femmes qui chantent le blues comme Bessie Smith. Les artistes de jazz sont très souvent de grands consommateurs d'alcool et de drogues et également très libres sexuellement parlant. Le jazz reste une musique underground des quartiers sombres de New-York et Chicago. Suite à ces nombreux excès liés aux différentes drogues, on met en place l'interdiction de la vente d'alcool. La prohibition (1920 - 1933) commence et avec elle le développement du commerce de contrebande et de l'illégalité: les speak-easy, notamment, sont des bars clandestins où se produisaient des groupes de jazz et où les gens buvaient énormément d'alcool.


Lors de ces soirées, les femmes étaient utilisées comme pause entre les groupes de jazz masculins pour adoucir la soirée avec leur voix. Parmi les grandes chanteuses de jazz de cette époque, on retient Ella Fitzgerald et Billie Holiday (pour l'anecdote, on crée les battle de swing dans des grandes salles de bal et ce sont les deux artistes citées précédemment qui se sont affrontées dans une battle représentant chacune une facette du jazz).

Voilà finalement la fin de la prohibition au début des années 30 et avec ça le boum du jazz dans l'industrie musicale. Le jazz évolue et donne naissance au swing qui devient, grâce aux big bands, une musique institutionnalisée qui est jouée dans de grands halls d'hôtel. Le swing est, de par cette apogée dans l'industrie musicale, une musique dite de blancs.


Petite parenthèse historique, la ségrégation se conforte, malgré les nombreuses transgressions, et plus de 3.000 afro-américains sont assassinés entre 1936 - 1966 dans des lynchages. Pendant la Grande Dépression des années 30, le chômage et la pauvreté touchent particulièrement les afro-américains permettant ainsi l'exportation du jazz en Europe.

Dès les années 20, le jazz arrive en Europe et se développe plus facilement grâce à l'absence de ségrégation. A Paris, les nombreux peintres de l'art nègre vont jouer un rôle très important dans l'introduction du jazz: la Revue Nègre, jouée sur le théâtre des Champs Élisée, a vu comme vedette Josephine Baker et met en avant le jazz comme musique symbole des années folles à Paris associée à l'art exotique nègre. Le jazz va se mélanger avec d'autres styles musicaux pour donner naissance à de nouveaux genres.


Foisonnement, révolution et contre-révolution: 1945 - 1970


Pour rompre avec le côté lisse du jazz devenu trop commercial, on crée le bebop qui est une musique dont on accélère le rythme le rendant moins dansant: on donne, dès lors, une plus grande place à l'improvisation dans une volonté de revenir au style de la Nouvelle Orléans.

La figure du bebop est Charlie Parker (l'improvisation dans le jazz se construit sur base d'une grille d'accords à laquelle le musicien va en rajouter d'autres pour pousser l'harmonie à l'extrême basée sur les blues: la mélodie de base est exposée par le saxophoniste pour ensuite laisser place aux autres musiciens qui effectuent leur solo sur base toujours cette grille d'accords).

En 1949 environ, Miles Davis devient l'un des fondateurs du cool jazz qui est style très lent dont la rythmique disparaît quasiment, avec moins de notes et aussi la réintroduction d'instruments plus classiques. A partir des années 50, le jazz va se décliner en plein de courants par lesquels passera un Miles Davis toujours dans l'envie d'être dans le flow. Le jazz prend également une connotation plus snob.

Dans les années 50, en réaction au cool jazz, on voit apparaître le hard-bop en plein dans le mouvement des droits civiques aux USA. C'est de nouveau une réappropriation des afro-américains du style du jazz avec une rythmique de nouveau très rapide du bebop tout en étant plus groovy se rapprochant ainsi de la soul. Le hard-bop donne naissance aux premiers batteurs compositeurs.


Dans les années 60, on va tout faire péter: on oublie la grille harmonique et on fait ce qu'on veut. Pour les afro-américains, il est nécessaire de renier cette grille harmonique associée à la musique occidentale et rejoint ainsi les autres courants artistiques notamment en peinture dans lesquels on fait ce qui n'a jamais été fait. Le free jazz est relativement inaudible car manque d'harmonie pour nos oreilles sensibles à celle-ci.

Les jazzmans deviennent des super-stars et on écoute de la musique du monde entier ce qui donnera naissance à de nombreuse fusion entre le jazz et les autres styles musiques issues des pays comme le Brésil (la bossa nova = jazz + samba ou encore le jazz fusion = jazz + rock). On arrive progressivement au tournant de la soul et du funk dans les années 60. Les deux artistes qui marquent la soul sont Ray Charles et Aretha Franklin avec qui on va mettre beaucoup de groove et beaucoup moins d'improvisation tout en empruntant au gospel en insistant sur les voix.

Dans les années 80, beaucoup de personnes parlent d'un essoufflement dans le jazz même si celui-ci continue d'influencer et collaborer avec les nouveaux styles et genres musicaux. On devient nostalgique du jazz.


La hip-hop va alors prendre le relais du jazz d'un point de vue socio-culturelle. En effet, le hip-hop nait également de revendications sociales fortes issues des populations plus pauvres des grandes villes américaines tout en reprenant le symbole de l'innovation musicale. Le Bronx constitue un phénomène dans l'apogée du hip-hop grâce notamment au bloc parties qui sont d'immense fêtes en plein air mettant en scène des DJ et MCs qui redonnent un rôle à l'improvisation à travers le chant.


Un avenir pour le Jazz ?


Même si les nouveaux artistes manquent au jazz, ce dernier continue de fasciner les adeptes du genre mais aussi les passionnés de musique. Ce fut l'un des genres musicaux des plus riches de l'histoire et il est l'ancêtre de beaucoup de styles actuels. Partout dans le monde, et surtout en France, on peut encore se rendre dans des festivals mettant à l'honneur le jazz et les artistes qui continuent de le jouer. Malgré le manque d'innovation dans le propre du genre, les revendications socio-culturelles du jazz se sont propagées dans de nombreux autres genres musicaux tels que le hip-hop ou le rap actuel tout deux basés sur des revendications contre le système en place jugé défavorable à une jeunesse en quête de liberté individuelle.


Le jazz continue de vivre à travers les nombreux artistes qui l'ont construit au fil des temps. Il suffit de prendre le temps d'écouter les morceaux qui composent ce genre musical riche en et dans l'histoire de nos sociétés.

 

Sources box



Podcast de Culture 2000 sur l'histoire du jazz


Photo de couverture: rockcafé.info

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