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  • Photo du rédacteurCaptain America

Eurovision: behind culture & entertainment, many political issues

Dernière mise à jour : 9 août 2019

Ce samedi 18 mai 2019 a eu lieu le Concours Eurovision de la Chanson à Tel Aviv en Israel. Au premier abord, le choix du pays hôte (déterminé selon le gagnant de l'édition précédente) parraît déjà très controversé et cela à cause des conflits dans la région. L'édition 2019 du concours cache bien entendu d'autres problèmes politiques et cela se remarque dans la non-participation cette année de l'Ukraine. En effet, quatre groupes et artistes ont refusé de représenter leur pays à l'Eurovision proclamant haut et fort ne pas être des instruments à utiliser à des fins politiques. Depuis quelques années, le conflit entre la Russie et l'Ukraine divise la scène internationale et on se souvient que, lors de l'édition 2017 à Kiev, ce fût la Russie qui refusa de concourir pour des raisons politiques évidentes.


Mais qu'en est-il réellement de cette face pas si cachée de l'Eurovision mélangeant règlement de compte et, à entendre les plus complotistes d'entre nous, complots politiques européens ? Revenons pour ça sur les événements de la nuit dernière lors de cette édition 2019 de l'Eurovision.


Comme à mon habitude, cela fait maintenant quelques mois que j'attend avec impatience la Grande Finale de l'Eurovision. En tant que fan incontournable, me voilà prête avec ma feuille de notes aux alentours de 21h pour vivre, avec plusieurs millions de téléspectateurs à travers le monde, une nuit riche en surprise. Je vais vous passer les détails de ma soirée et accélérer jusqu'au moment des votes des jurys nationaux. L'analyse des points attribués par ses jurys dit "professionnels" ne m'a pas vraiment surprise. Alors que la Macédoine du Nord étonne tout le monde en raflant 7x12 points terminant ainsi avec 237 points des différents jurys, des pays comme les Pays-Bas, l'Italie, la Suède ou encore la Russie qui partaient grand favoris de cette édition se classent de façon prévisible dans le haut du classement avant le televote. On note alors, dans les "typical political alliances" la Grèce et Chypre qui s'échangent encore 12 points récoltant les hues du public pour la deuxième année consécutive. La Russie et l'Azerbaijan les imiteront mais, dans ce cas, doit-on vraiment voir une question politique puisque la Russie partait favorite et que l'Azerbaijan se démarquait également dans l'avis populaire (et puis, il est normal de voter pour ses voisins quant ceux-ci sont bons dirons-nous).

Je ne pourrais vous parler des televotes sans commencer par l'Allemagne qui, encore une fois, ne récolte aucun point des téléspectateurs et se classe 24e juste derrière Israel. Le Royaume Uni quant à lui s'en sort avec un total de 16 points et termine à la dernière place du classement. Peut-être le contrecoup du Brexit et une Europe fatiguée voulant faire passer un message à nos amis britanniques en ce qui concerne leur place actuelle et future sur la scène culturelle et unitaire européenne. On notera aussi l'acte déplacé (ou pas) des candidats islandais lors de l'annonce du televote, ceux-ci ayant arborés des drapeaux palestiniens devant une audience Israelite plus que choquée.

Pour finir, on remarque que ce sont les pays occidentaux qui se voit s'échanger les plus de points alors que les pays de l'est se partagent entre le vote aux voisins (comme entre les pays de l'ex République Yougoslave) et le vote aux favoris du concours. L'Australie quant à elle toujours fidèle à son côté neutre se voit offrir 12 points de la Pologne et de le Roumanie tout en donnant les siens à une Suède plus que comblée.


L'Eurovision a-t-il toujours été politisé ?

Alors que l'Eurovision est un concours créé avant tout pour rassembler les européens sous le signe de la musique, du partage et de la bonne-entente, on voit apparaître de plus en plus un moyen pour chaque pays de faire passer un message politique aux autres tout en restant couvert par le côté artistique et traditionnel de l'Eurovision. Depuis 1956 et la première édition du concours, les scandales politiques se perpétuent au fil des années et font de plus en plus de bruit dû aux tentions sur la scène internationale. En 1974, c'est un opposant à la politique de Franco et Salazar qui surgit sur scène pour critiquer la participation au concours de l'Espagne et du Portugal. La chanson portugaise du concours "E Depois do Adeus" deviendra l'hymne de la Révolution des Oeillets en 1974.

En 1975, pour protester contre la participation d'une chanteuse turque, la Grèce boycotte le concours. Plus de 200 000 grecs avaient été chassés de l'île la même année et les deux pays se retireront tour à tour durant les quatre années suivantes.

En 1978, en plein conflit israélo-palestinien des pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient boycotte la prestation du chanteur israélien Izhar Cohen. Lors de sa prestation, ils diffuseront des spots publicitaires, d'autres images ou interromprons simplement le programme. L'Israël ayant gagné le concours cette année, la Jordanie ira même jusqu'à déclarer la Belgique comme gagnante du concours.

En 2003, le Royaume-Uni obtient le score de zéro points au classement, une façon pour les pays européens de sanctionner l'intervention de Tony Blair dans le conflit irakien.

En 2009, la Russie accueille le concours ce qui entrainera, dans un premier temps, le refus de la Georgie d'y participer. Pour cause, l'intervention militaire russe en Ossétie du Sud, une province séparatiste géorgienne. Le pays reviendra finalement dans le concours en proposant la chanson We Don't Want to Put In, le titre ressemblant étrangement au nom du président russe Vladimir Poutine.

En 2012, l'Azerbaijan accueille le concours. Le président fait alors construire une nouvelle salle de concert démesurée rasant au passage des quartiers entier de la capitale.

En 2014, la candidate autrichienne Conchita Wurst représente son pays mais sa participation n'ai pas aux goût de la Biélorussie, la Russie et l'Ukraine. Ces pays ont voté depuis peu une loi contre la propagande homosexuelle. Avant le concours, des pétions ont tournés pour l'empêcher de chanter mais elle remportera pourtant l'Eurovision cette année là entraînant une vague de contestation.

En 2016, la chanteuse ukrainienne Jamala présente la chanson 1944 dont les paroles parlent de la déportation des Tatars de Crimée par Staline en 1944. Une allusion à peine dissimulée à l'annexion par la Russie de la Crimée quelques mois plus tôt. La Russie va protester contre le titre proposé par l'Ukraine et c'est pourtant Jamala qui gagnera le concours cette année là.


On peut donc se dire que l'Eurovision, dès les premières années du concours, a toujours eu le côté politique que beaucoup lui attribue aujourd'hui. L'Europe a souvent donné lieu à de nombreux scandales politiques et des événements internationaux tels que l'Eurovision donne l'occasion à beaucoup de personnes de se faire entendre de manière décalée et remarquée et cela pour de nombreuses années encore...


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